Très proche de Felix Mendelssohn dont il fut l’assistant au Gewandhaus de Leipzig, le compositeur danois Niels Gade est bien oublié aujourd’hui. Il laisse pourtant des œuvres abondantes et variées d’une excellente facture musicale. Composé une année après la mort de son mentor, l’Octuor en fa majeur de Gade est traversé par une grande énergie et parcouru par des mélodies frémissantes et romantiques qui en font une sorte de petit chef-d’œuvre qu’il faut absolument redécouvrir. Cette pièce de maturité n’éclipse évidemment pas le miracle de l’Octuor en mi bémol majeur que Mendelssohn écrivit à l’âge de 16 ans comme cadeau d’anniversaire à son professeur de violon. Il possède l’insolence d’un incroyable enfant prodige gâté par les bonnes fées et également doué pour la musique, comme pour la poésie et le dessin. Espérons que cette confrontation passionnante et nullement inégale puisse lever le voile sur une des nombreuses injustices de l’histoire de la musique.

^{Musiciens du Luzerner Sinfonieorchester dans le cadre d’une coproduction avec l’OSR :
Jonas Erni (violon), Lisa Schatzman (violon), Alexander Besa (alto), Heiner Reich (violoncelle)}