Le thème de la jeune fille et la mort traverse toutes les formes artistiques de la culture européenne. Gravement malade, Schubert projette sa propre souffrance et la perspective imminente de sa mort dans ce mythe autant pour l’exorciser que pour le transcender. «Disparais odieux squelette» dit la fille dans le poème original mis en musique par Schubert. «Je suis ton amie, tu n’as rien à craindre» lui répond la mort. Cette partie de cache-cache inégale et fatale, sublimement mise en musique dans le Quatuor en ré mineur, trouvera un écho sur la scène de la grande salle du Conservatoire avec la chorégraphie de Juliette Rahon. 

Réunissant deux danseuses, Juliette Rahon et Mélina de Lamarlière, autour de cinq solistes, cette interprétation de La Jeune fille et la Mort délivre une vision des conséquences de la productivité sur le bien-être émotionnel des individus dans notre société. Elle l’aborde sous différentes formes et montre sa puissance mais aussi ses limites, ses conditions et ses failles. Les musiciens et musiciennes seront mis en mouvement et feront partie intégrante de la chorégraphie.

Avec son Langsamer Satz (Mouvement lent) de 1905, le jeune Anton Webern salue une dernière fois les grands modèles qui l’ont marqué avant de trouver son propre langage: Brahms, bien évidemment, mais aussi Wagner et Mahler comme un poignant adieu au romantisme et à la musique tonale.