À l’instar de la Symphonie concertante pour violoncelle de Prokofiev, le Concerto pour violoncelle N° 1 en mi bémol majeur de Dimitri Chostakovitch n’aurait sans doute jamais vu le jour sans l’activité débordante du violoncelliste Mstislav Rostropovitch dès son arrivée sur la scène musicale soviétique. Chostakovitch n’avait plus rien écrit pour cet instrument depuis sa belle Sonate op. 40 en 1934. Cette même année avait vu la création de son opéra Lady Macbeth de Mzensk, qui devait ensuite être retiré du répertoire sur ordre de Staline. Vingt-cinq ans plus tard, le dictateur est mort depuis six ans, et la musique de Chostakovitch ne figure plus sur la liste noire, de sinistre mémoire, établie par le Parti communiste en 1948. Malgré des ennuis de santé, les quinze dernières années de la vie du compositeur seront parmi les plus fructueuses de sa carrière, puisqu’il n’écrira pas moins de sept quatuors à cordes et ses trois dernières symphonies. 

Lors d’une visite en Suisse romande, quelle n’est pas la surprise de Diaghilev d’entendre au piano les premières esquisses de Petrouchka. Tout feu tout flamme, Diaghilev pousse le compositeur à mettre de côté le projet du Sacre du printemps pour achever au plus vite le drame de la marionnette au cœur brisé. Bien que les critiques soient nuancées, les Parisiens réservent à Petrouchka le même accueil dithyrambique qu’à L’Oiseau de feu. Le succès tient autant au danseur légendaire Vaslav Nijinski dans le rôle-titre qu’à l’intégration, jugée sans pareille, de la chorégraphie de Fokine et des décors à la musique de Stravinski.

Ce concert est enregistré et diffusé en direct par la RTS Espace 2, à retrouver sur l’application PlayRTS: www.rts.ch/concertdusoir ou osr.ch/live