Informations et réservations sur gtg.ch
200 Motels
Fresque musico-théâtrale de Frank Zappa
jeudi
18.06.2026
20:00 — Bâtiment des Forces Motrices, Genève
Partenaire artistique
dimanche
28.06.2026
15:00 — Bâtiment des Forces Motrices, Genève
Partenaire artistique
Le programme
Titus Engeldirection
200 Motels
Fresque musico-théâtrale de Frank Zappa
Livret du compositeur
Créé le 23 juin 2000 au Carré d’Amsterdam (Holland Festival)
Première fois au Grand Théâtre de Genève
Première fois en Suisse
Nouvelle production
Chanté en anglais avec surtitres en français et anglais
Durée : approx. 1h50 sans entracte
DISTRIBUTION
Direction musicale Titus Engel
Mise en scène Daniel Kramer
Scénographie Carlos Soto
Costumes Shalva Nikvashvili
Lumières Simon Trottet
Vidéos Sophie Lux
Dramaturgie Stephan Müller
Direction des chœurs Mark Biggins
Frank / Larry the Dwarf: Robin Adams
Howard: Peter Hoare
Jeff / Love Interest / Newt Lover: Marcel Heuperman
Mark: Ziad Nehme
Narrator / Rance / Bad Conscience: Justin Hopkins
Soprano Solo / Janet / Journalist: Brenda Rae
Lucy / Good Conscience: Julieth Lozano
Guitar Solo: Mike Keneally
Chœur du Grand Théâtre de Genève
Orchestre de la Suisse Romande
Steamboat Switzerland
Hammond, Claviers Dominik Blum
Basse électrique Marino Pliakas
Batterie Lucas Niggli
Ensemble de percussionnistes de la HEM
La musique
Frank Zappa est une figure mythique de la scène Rock américaine, mais un peu moins de celle de l’opéra. Surprise ! C’est avec son opéra 200 Motels que le directeur général du Grand Théâtre Aviel Cahn a décidé de conclure son mandat qu’il avait inauguré avec le choix tout aussi surprenant d’Einstein on the Beach de Philip Glass. Frank, Mark, Howard et leurs comparses traversent les USA de ville en ville, de motel en motel, d’excès en excès, de délire en délire, de gig en gig, toujours rattrapés par la réalité. Alter egos évidents de Frank Zappa et de ses collègues des Mothers of Invention, ils donnent vie à ce road-movie à l’américaine entre rêve, bad trip et mish-mash expérimental et sophistiqué, qui flirte avec les genres sérieux de la musique classique dite contemporaine mais aussi du « rock-opéra » et du « musical ». Avant d’avoir été enregistrées par Esa-Pekka Salonen à Los Angeles en 2013, 200 Motels – The Suites a existé sous diverses formes, si diverses que c’est bien compliqué de retracer une généalogie de l’œuvre.
À la fois musicien, poète, compositeur, leader de groupe, producteur, Frank Zappa est une icône cultissime qui rassemble les paradoxes et les influences musicales de Varèse et Berg à Ives ou Stravinsky, pour ne citer que quelques pairs reconnus. Son œuvre ne trouve une cohérence que considérée dans sa globalité, ce que lui-même appelait « conceptual continuity », dans laquelle les thèmes musicaux, d’idées, de personnages et de figures de langage se retrouvent d’objet musical en objet musical, créant un infini labyrinthe de doubles. Projet fou et foutage de gueule – 200 serait le nombre approximatif des concerts joués à l’époque par les Mothers of Invention –, 200 Motels est d’abord joué sous une première forme en 1970 par Zubin Mehta et le LA Philharmonic. Suite à quoi 200 Motels devient un film, avant de paraitre en LP et puis plus tard en CD.
Aux manettes de cette fresque psychédélique, mockumentary musical sans précédent, on retrouve le non moins opulent metteur en scène américain Daniel Kramer qui avait amplifié la dimension spectaculaire de Turandot aux côtés des artistes de TeamLab en 2023. Dans ses mains, le rêve américain revisité par Frank Zappa, entre critique politique et dystopie, risque fort de déraper vers des voies dignes du Magicien d’Oz ou peut- être même de la meilleure époque du maître de l’horreur Cronenberg… Sous la baguette de Titus Engel, qui avait déjà dirigé Einstein on the Beach en 2019, une équipe pleine de diversité fera trembler les planches du BFM : mentionnons Robin Adams (impressionnant Saint François d’Assise au GTG) et Brenda Rae, soprano colorature très acclamée internationalement, mais aussi un rock band avec le guitariste d’anthologie Mike Keneally et Steambot Switzerland, trio d’improv suisse de musique nouvelle qui se cache derrière d’innombrables créations contemporaines. Sans oublier l’OSR, encore une fois cette saison, en grande formation, rejoint par un groupe de jeunes percussionnistes de la HEM.