Michael Jarrell, pourquoi ce titre, Reflections ?
La période de la création de cette pièce fut assez difficile pour moi, car elle a été marquée par la mort d'Eric Daubresse. C’était un homme très discret, d'une grande rigueur, d'un tempérament très doux et avec un sens éthique très fort. Il était également compositeur.
Pour moi, ce fut une évidence de l'inviter à se joindre à l’équipe du département de composition au moment de ma nomination comme professeur à la Haute Ecole de musique de Genève. C’était un collègue très engagé, très cher, mais c’était avant tout un ami.
Ce concerto lui est dédié.
J'ai tenu à ce que cette partition soit l'écho, le reflet d'une partie de mes pensées, de mes sentiments. C’est une image de cette personne très particulière, intelligente et empathique. Pour le titre, j’ai choisi l’anglais, car dans cette langue, le sens est moins marqué qu’en français. Il y a le reflet, mais aussi la réflexion, les pensées et les considérations.
Je suis très heureux que Bertrand Chamayou et l’OSR fasse partie de cette création.
Comment avez-vous traité l'orchestre ?
Il y a 200 ou 300 ans, les orchestres étaient plus petits de taille et laissaient davantage de place aux solistes pour se montrer. Dans ce siècle, l’orchestre a énormément évolué : les salles sont devenues plus grandes, les capacités sont montées, il fallait donc plus de son. Pour moi cela fait partie du 21e siècle ; par contre cela veut dire qu’il faut faire très attention à la présence du soliste, c’est un travail délicat.
Un grand orchestre permet aussi plus de couleurs différentes. On est alors comme un peintre avec une palette qui joue avec les couleurs, la lumière, l’ombre… et c’est magique !
Je suis curieux d'entendre la manière dont l'Orchestre de la Suisse Romande, toujours avec Bertrand Chamayou, va prendre le relais de l'Orchestre Philharmonique de Radio France.